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A l’ère de l’accélération numérique et de la multiplication des cyberattaques à l’échelle mondiale, le Maroc se trouve à la croisée des chemins en matière de cybersécurité. Alors que les services publics se numérisent à grande vitesse et que les administrations s’appuient de plus en plus sur les technologies digitales, la sécurisation de la souveraineté numérique devient un enjeu crucial de stabilité nationale et de résilience institutionnelle.
De la transformation numérique à la montée des cybermenaces
Le Maroc a accompli des progrès remarquables dans la digitalisation de ses services ces dernières années. Portails administratifs en ligne, plateformes d’e-santé, outils numériques éducatifs : les initiatives ne manquent pas. Toutefois, cette transformation rapide a également révélé les failles structurelles du système de sécurité informatique, exposant les institutions publiques à des attaques répétées, visant souvent des données sensibles de citoyens et d’organismes étatiques.
Des rapports spécialisés indiquent que plus de 1.200 tentatives d’intrusion numérique ont été enregistrées en une seule année, soit une hausse de 35% par rapport aux années précédentes. Le cyberespace marocain est désormais un terrain de confrontation permanent qui nécessite une vigilance constante et une capacité de réaction immédiate.
Des efforts institutionnels louables, mais encore insuffisants
Pour faire face à cette menace grandissante, le Royaume a mis en place la Direction générale de la sécurité des systèmes d'information (DGSSI), rattachée à l’Administration de la défense nationale, et a lancé une stratégie nationale de cybersécurité axée sur la prévention, la protection et la formation.
Cependant, le dispositif institutionnel reste fragilisé par un manque criant de ressources humaines qualifiées. On estime à 3.000 le nombre d’experts en cybersécurité actuellement disponibles, alors que les besoins réels dépasseraient les 8.000 pour couvrir efficacement l’ensemble du territoire numérique national.
Une législation à renforcer et un écosystème à coordonner
Le Maroc s’est doté de textes juridiques importants comme la loi 05.20 sur la cybersécurité et la loi 09.08 relative à la protection des données personnelles. Mais la rapidité de l’évolution technologique et l’émergence de nouvelles formes de cyberattaques imposent une révision fréquente des cadres juridiques pour s’aligner sur les standards internationaux.
Par ailleurs, l’absence de coordination fluide et pérenne entre les acteurs publics et privés entrave la capacité nationale à répondre efficacement aux incidents et à partager les informations critiques en temps réel.
Cybersécurité : Un levier de souveraineté numérique
Garantir la sécurité du cyberespace ne se résume pas à protéger des serveurs ou des bases de données. Il s’agit d’un pilier fondamental de la souveraineté numérique, de la confiance des citoyens dans l’Etat digital, et de la capacité du Maroc à s’affirmer dans l’économie numérique mondiale.
Les cyberattaques peuvent compromettre les services essentiels, semer la méfiance au sein de l’opinion publique et affecter l’équilibre économique et social. A ce titre, investir dans la cybersécurité est un choix stratégique, qui exige une vision globale intégrant la formation de compétences, la modernisation des infrastructures et l’instauration d’une culture institutionnelle du risque numérique.
Causes principales des vulnérabilités actuelles
- Pénurie d’experts qualifiés et fuite des talents vers l’étranger
- Obsolescence de certaines infrastructures numériques.
- Manque de sensibilisation des usagers et agents publics aux risques cybernétiques.
- Faible coordination entre ministères, entreprises et centres de recherche
- Retard dans la mise en œuvre de normes de sécurité internationales.
Pistes de solutions pour un écosystème plus résilient
1. Renforcer la formation spécialisée en cybersécurité dans les universités et écoles d’ingénieurs, avec des partenariats public-privé.
2. Créer une Agence nationale de réponse aux incidents cybernétiques (CERT national) dotée de pouvoirs d’action rapide
3.Instaurer une culture de cybersécurité dans les administrations, à travers des campagnes de sensibilisation, audits réguliers et simulations d’attaques
4. Faciliter la coopération régionale et internationale, notamment avec l’Union africaine, l’Union européenne ou l’OTAN en matière de cybersécurité
5. Encourager les start-up et appuyer les solutions locales en cybersécurité via des financements et incubateurs dédiés.
Un combat stratégique, pas uniquement technique
Le Maroc est à un tournant décisif. Entre une infrastructure numérique en pleine expansion et une sophistication croissante des cyberattaques, l’enjeu dépasse la simple protection des systèmes : il s’agit de préserver les fondations de l’Etat moderne, de garantir la continuité des institutions et de défendre la vie privée des citoyens.
La bataille pour la cybersécurité ne se gagne pas seulement dans les centres de données, mais aussi dans les choix politiques, les investissements éducatifs, et la volonté collective de bâtir un numérique souverain et sécurisé.
Par Hamid Hansali
De la transformation numérique à la montée des cybermenaces
Le Maroc a accompli des progrès remarquables dans la digitalisation de ses services ces dernières années. Portails administratifs en ligne, plateformes d’e-santé, outils numériques éducatifs : les initiatives ne manquent pas. Toutefois, cette transformation rapide a également révélé les failles structurelles du système de sécurité informatique, exposant les institutions publiques à des attaques répétées, visant souvent des données sensibles de citoyens et d’organismes étatiques.
Des rapports spécialisés indiquent que plus de 1.200 tentatives d’intrusion numérique ont été enregistrées en une seule année, soit une hausse de 35% par rapport aux années précédentes. Le cyberespace marocain est désormais un terrain de confrontation permanent qui nécessite une vigilance constante et une capacité de réaction immédiate.
Des efforts institutionnels louables, mais encore insuffisants
Pour faire face à cette menace grandissante, le Royaume a mis en place la Direction générale de la sécurité des systèmes d'information (DGSSI), rattachée à l’Administration de la défense nationale, et a lancé une stratégie nationale de cybersécurité axée sur la prévention, la protection et la formation.
Cependant, le dispositif institutionnel reste fragilisé par un manque criant de ressources humaines qualifiées. On estime à 3.000 le nombre d’experts en cybersécurité actuellement disponibles, alors que les besoins réels dépasseraient les 8.000 pour couvrir efficacement l’ensemble du territoire numérique national.
Une législation à renforcer et un écosystème à coordonner
Le Maroc s’est doté de textes juridiques importants comme la loi 05.20 sur la cybersécurité et la loi 09.08 relative à la protection des données personnelles. Mais la rapidité de l’évolution technologique et l’émergence de nouvelles formes de cyberattaques imposent une révision fréquente des cadres juridiques pour s’aligner sur les standards internationaux.
Par ailleurs, l’absence de coordination fluide et pérenne entre les acteurs publics et privés entrave la capacité nationale à répondre efficacement aux incidents et à partager les informations critiques en temps réel.
Cybersécurité : Un levier de souveraineté numérique
Garantir la sécurité du cyberespace ne se résume pas à protéger des serveurs ou des bases de données. Il s’agit d’un pilier fondamental de la souveraineté numérique, de la confiance des citoyens dans l’Etat digital, et de la capacité du Maroc à s’affirmer dans l’économie numérique mondiale.
Les cyberattaques peuvent compromettre les services essentiels, semer la méfiance au sein de l’opinion publique et affecter l’équilibre économique et social. A ce titre, investir dans la cybersécurité est un choix stratégique, qui exige une vision globale intégrant la formation de compétences, la modernisation des infrastructures et l’instauration d’une culture institutionnelle du risque numérique.
Causes principales des vulnérabilités actuelles
- Pénurie d’experts qualifiés et fuite des talents vers l’étranger
- Obsolescence de certaines infrastructures numériques.
- Manque de sensibilisation des usagers et agents publics aux risques cybernétiques.
- Faible coordination entre ministères, entreprises et centres de recherche
- Retard dans la mise en œuvre de normes de sécurité internationales.
Pistes de solutions pour un écosystème plus résilient
1. Renforcer la formation spécialisée en cybersécurité dans les universités et écoles d’ingénieurs, avec des partenariats public-privé.
2. Créer une Agence nationale de réponse aux incidents cybernétiques (CERT national) dotée de pouvoirs d’action rapide
3.Instaurer une culture de cybersécurité dans les administrations, à travers des campagnes de sensibilisation, audits réguliers et simulations d’attaques
4. Faciliter la coopération régionale et internationale, notamment avec l’Union africaine, l’Union européenne ou l’OTAN en matière de cybersécurité
5. Encourager les start-up et appuyer les solutions locales en cybersécurité via des financements et incubateurs dédiés.
Un combat stratégique, pas uniquement technique
Le Maroc est à un tournant décisif. Entre une infrastructure numérique en pleine expansion et une sophistication croissante des cyberattaques, l’enjeu dépasse la simple protection des systèmes : il s’agit de préserver les fondations de l’Etat moderne, de garantir la continuité des institutions et de défendre la vie privée des citoyens.
La bataille pour la cybersécurité ne se gagne pas seulement dans les centres de données, mais aussi dans les choix politiques, les investissements éducatifs, et la volonté collective de bâtir un numérique souverain et sécurisé.
Par Hamid Hansali